Dernier soir

28 Juil 2009

Par Étienne Denis – 28 juillet 2009 – 20h30

C’est notre dernier soir dans le Grand Nord. Nous sommes à Tasiujaq depuis avant-hier. Notre équipement est sec et propre, nous organisons les derniers détails du retour en avion demain après-midi et, pour l’équipement lourd, par bateau l’automne prochain. Notre voyage est terminé.

Je repense à notre descente.

Je repense à notre première étape, qui était de se rendre à la rivière : deux jours de pick-up, puis un hydravion nolisé jusqu’au lac de tête.

Je repense à notre traversée de ce lac puis de la découverte de la rivière.

Puis la météo a viré. Il faisait froid, c’était couvert et il pleuvait souvent, un vent fort de face ralentissait notre progression. Ça aura été la période la plus difficile, qui s’est étirée sur des dizaines et des dizaines de kilomètres.

Enfin le ciel s’est dégagé et il a fait beau et chaud. Nous nous sommes approché de l’estuaire, puis nous avons synchronisé notre descente avec les marées hautes comme un bâtiment de quatre étages. Nous sommes arrivés en canot au bout de notre parcours.

Je repense à plusieurs petits moments. Mathieu qui dès le premier soir revient avec une truite grise monstre. L’approche du premier rapide, qui allait nous donner une idée de la personnalité de la rivière. Mon canot qui se rempli d’eau à la sortie d’une série de vagues. La matinée passée à attendre que le vent tombe, puis le vote du groupe pour décider si nous allions partir malgré les bourrasses. Les randonnées fantastiques. L’ours qui a couru vers notre campement, puis a rebroussé chemin, apeuré par tout le bruit que nous avons fait. L’harmonie, comme quand nous nous séparions les tâches pour monter le campement, mais aussi les moments de divergences, qui sont inévitables quand six gars passent trois semaines en proximité. Puis, à la fin du voyage, l’estuaire, calme comme un miroir, sous un soleil de plomb. Et notre arrivée à Tasiujaq, où nous avons été accueillis par des Inuits qui nous ont aidé à transporter canots et matériel.

Il y a aussi des moment très personnels, comme ces longs silences à pagayer en laissant couler les pensées, l’ébahissement devant des paysages à perte de vue, le petit mot laissé par mon amoureuse dans mon auto le matin du départ et conservé précieusement tout au long du voyage. (Et en écrivant ceci, je souris parce que les gars découvrirons que moi aussi – je ne suis pas le seul – j’ai traîné un souvenir de ma douce tout au long de la descente.)

Notre voyage est pratiquement terminé. Nous revenons à Montréal demain. J’ai maintenant hâte d’arriver.

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Pour remplir notre promesse, voici 2 courts vidéos illustrant un moment zen de canot sur la rivière et un autre, plus éprouvant, en camping. Le ying et le yang… D’autres surprises dans les prochains jours.

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