Par Benoit Laporte – mercredi 15 juillet, 19 h
Nous en sommes au 10e jour de notre périple et au 7e jour sur la rivière. Nous avons maintenant parcouru 150 km sur les 322 km prévus. Malgré le temps pluvieux d’hier soir, et le froid de ce matin, nous avons opté pour une seconde journée de repos. Le coin est idéal. Nous sommes adossés à une fort jolie montagne, qui nous coupe du solide vent nordique qui nous assaille depuis 24 heures. Une petite rivière poissonneuse coule à nos pieds et excite les pêcheurs du groupe.
Il faut comprendre que les jours de repos servent à restaurer nos muscles et notre esprit. Même si nous sommes tous des mordus de la pagaie, ce pays est si unique qu’il est important de le parcourir autrement que sur l’eau. Les groupes se forment pour aller à la pêche, pour la randonnée ou simplement pour jouer aux cartes, à l’abri des implacables suceurs insectes.
Une des forces déterminantes de notre groupe est certainement l’entraide. Après quelques jours d’ajustement, le groupe fonctionne maintenant comme une unité d’élite. Matériel chargé et déchargé par chaîne humaine, tente moustiquaire montée en quelques minutes, foyer construit, feu démarré et bois coupé rapidement malgré la pluie, les mouches et nos vêtements trempés. Nous sommes beaux à voir.
Pour le bien de l’expédition, il est essentiel de toujours s’enquérir de l’état d’âme ou de la santé des autres. N’oublions pas que le groupe navigue à la vitesse du plus fatigué. De là l’importance de rester à l’écoute des autres.
Les décisions se prennent toujours par vote, à la suite de l’intervention de chacun. Même si nous sommes un nombre pair, à ce jour, nous n’avons jamais de problème à trouver un consensus. Dans nos décisions, c’est toujours le bien du groupe qui prévaut.
Notre force secrète dans les moments les plus durs, comme pendant les repas, est sans contredit l’humour. Un humour de gars dans les bois, loin de la civilisation et des convenances. Ce laisser-aller est bien sûr agrémenté de discussions plus sérieuses sur la politique, nos vies ou nos couples, pour souvent se terminer en blague ou en dérision.
Un moment unique, avec des gens hors de l’ordinaire. Au paradis.
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Vous auriez du faire filmer votre aventure par une équipe de l’ONF ou autre.
Me semble que ça aurait donné un beau documentaire sur l’Ungava doublé d’une belle exploration de la vie de groupe de six gars axés sur un but louable : recueillir des fonds pour une noble cause.
Seriez-vous prêts à remettre ça l’été prochain si un producteur s’y intéressait ?
oui en effet nous réalisons un documentaire en meme temps que notre descente qui sera diffusé cet automne comme complément de la levée de fonds. Nous vous aviserons