Rivière George 2005

River Blues 2

9 Août 2005

Raymond: Lundi je me suis présenté au travail. J’ai passé la journée à lire et répondre à mes courriels. Étrange mais à la fin de la journée j’étais épuisé. Pourtant au cours des dernières semaines mes activités étaient physiquement beaucoup plus exigeantes. Moi aussi j’ai le « river blues ». Je réalise que durant l’expédition, nous étions dans une bulle comme un enfant à naître dans le ventre de sa mère. Aussi confortable que cette situation puisse être, toute bonne chose à une fin; mais pas tout de suite. Tel un long cordon ombilical qu’il nous a fallu couper une fois arrivés à terme, la rivière nous a nourrit d’images et d’expériences inoubliables. J’aimerais bien pour une seule journée encore me retrouver avec mes collègues sur cette rivière. Mais quelle portion de la George choisir. Elles sont toutes belles. Dilemme ! J’ai envie de faire durer le plaisir en repassant des images et des souvenirs dans ma tête.

J’ai en image Pierre-Marc assis dans le canot, alors que nous sommes réunis en trimaran pour mieux avancer et qui nous regarde avec un sourire béat, le poing fermé et le pouce en l’air. Il semblait nous dire que tout allait bien mais on savait aussi qu’il interprétait un personnage issu de son imaginaire. Il blaguait, le coeur léger comme son répertoire de chansons.

J’ai en image Benoit, ou plutôt son dos, large comme le canot puisqu’il était mon partenaire à l’avant de l’embarcation. La tête penchée, il bat la mesure de ses coups de pagaie constants et réguliers comme un métronome. Il ne trichait pas Benoit. Même s’il avait voulu, il n’aurait pu; je l’aurais su immédiatement. De toute façon il était là pour avancer. Réunis en trimaran, il lui est arrivé de dire en constatant que nous ralentissions « il y en a qui ne font que tremper leur pagaye dans l’eau. Allez les gars on lâche pas ». Et ses mots d’esprits (et ses conneries parfois) dès le réveil avant même d’être debout alors que ses collègues sortaient du coma lentement. Si cette aventure a vu le jour, c’est grâce à lui et à sa persévérance. Merci d’avoir pensé à moi comme partenaire de cette expédition.

J’ai en image Gérald attentif au besoin des autres, toujours prêt à aider. Il a assumé plus que sa part des tâches domestiques pour le mieux être de tous. Patient, une armée entière n’aurait pu le faire sortir de ses gonds. Une seule fois j’ai cru un instant qu’il perdait patience. Mais il blaguait, Gérald.

J’ai en image Étienne en solo dans son canot, en solo lors de randonnée ou à la pêche ou encore lorsque venait le temps d’établir le camp un peu en retrait de peur de déranger ses collègues au sommeil léger. Il avait besoin de s’aérer l’esprit et cette rivière lui offrait un cadre merveilleux pour le faire. Par ailleurs, il était complètement avec nous chaque fois que la situation le commandait. En raison de sa vaste expérience, il a été celui que l’on a envoyé en éclaireur nous lire les rapides et nous indiquer les voies à suivre pour nous assurer d’un passage sans écueil. Même si son couscous aux tomates séchées n’a pas fait l’unanimité (moi j’ai aimé), chaque fois qu’il était de fonction pour faire la cuisine, il apportait une touche personnelle et mettait un peu d’exotisme dans nos repas. Épices d’Orient, condiments d’Asie, même le poisson était matière à expérimentation culinaire pour le plaisir de nos papilles gustatives.

Il est trois heures du matin. Quel temps fait-il à Kangiqsualujjuaq ? La réalité me rattrape. Je travaille aujourd’hui.

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Nos anges gardiens

7 Août 2005

Benoît:  Je n’ai pas eu la chance de voir nos vedettes à la télévision ce matin dimanche. Anne m’a dit que Pierre-Marc, Raymond et Étienne ont crevé l’écran à RDI dans leur entrevue pour Pagayer pour l’autisme. Quelle belle façon de finir ce projet, d’autant plus que nous aurons une couverture dans le Journal de Montréal cette semaine. Nous sommes aux anges. Nous sommes aux anges mais nous leur devons beaucoup. Nous leur devons tous à ces anges qui nous permis de réaliser ce projet un peu fou et qui ont cru en nous.

D’abord aux partenaires qui nous offert de l’équipement pour notre descente comme les tentes et les vêtements de Mountain Hardware, les canots d’Esquif, la pile et les panneaux solaires d’Environergie, l’ordinateur, les chandails pour les enfants et le communiqué de presse offert par VIA Rail, la caméra offert par Stéréo Plus de Joliette et la location de matériel de Mountain Équipement Coop, J’aimerais souligner l’implication de notre partenaire pour la nourriture, IGA Crevier de l’Assomption / Joliette, notre diffuseur officiel le FM M103,5 de Lanaudière, notre hébergeur du site web Vdl2 et nos vérificateurs et traducteurs de textes 90degrés Communication. D’autres supporteurs bénis nous ont offert des rabais souvent important pour le transport, comme QNSL pour le train entre Sept-Îles et Schefferville, Norpaq pour l’avion de Schefferville vers la George (et les nombreuses cabanes sur la rivière), Air Inuit pour le transport en avion de et vers Montréal et Desgagnés Transartik pour le retour du matériel en bateau de Kangiqsualujjuaq vers Montréal. J’aimerais saluer d’autres anges qui nous ont si gentiment accueillis avant, pendant et après la rivière, tel Dr Urgel Pelletier de Sept-Îles, Claude St-Aubin de Schefferville, Diane, Claude et Christian de la pourvoirie Wedge Hill, et à Kangiqsualujjuaq Jean-Guy St-Aubin, son fils Claude et Pierre Tourangeau.

Le groupe: Étienne, Raymond, Gérald, Benoit et Pierre-Marc

Les anges les plus importants ont été ceux qui nous ont lus chaque jour. Ceux qui nous ont envoyés des messages d’encouragement que nous lisions religieusement chaque soir. Les anges qui ont contribués à la levée de fonds et ceux qui viendront à la soirée bénéfices du 5 novembre. Et notre Karine, des Répits de Gaby, qui tous les jours s’occupe du bonheur des jeunes autistes. Je me dois de ne pas oublier les anges parmi les anges soit les parents et les familles d’enfants autistes pour qui nous dédions chaque coup de pagaie, chaque vague, chaque rapide. Ils nous ont permis d’avoir une raison de se lever le matin et de persévérer. Notre petite aventure est bien mince par rapport à la leur. J’aimerais en finissant souligner la contribution d’anges qui nous ont supportés depuis un an, soit nos épouses, parents et enfants. À France, Anne, Pauline, nos 2 Laurence, Guillaume, Vanessa, Jean-Philippe, Antoine et Gabrielle. J’aimerais aussi remercier l’ange de mon ange, celle que l’on appelle Grand-maman Brisson et qui veille sur notre fille Gaby depuis de nombreuses années. Sans ses ailes et son auréole nous n’aurions pas fait tout ce chemin. Et bien sûr les 4 gars qui pendant toutes ces réunions, ces appels téléphoniques et ces nuits sous la tente m’ont épaulés, en plus de m’endurer. À Roger, qui a loupé l’Everest des rivières mais qui surmonte actuellement des défis encore plus grands. À vous tous, nos anges, merci d’avoir veillé sur nous.

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