Raymond : Il est 8 h 30 du matin ; je suis confortablement installé dans ma tente. Benoît sommeille à mes côtés, il s’est couché assez tard la nuit dernière. Non il ne ronfle pas en ce moment, mais sachez que nous avons formé au cours de l’expédition un duo d’enfer suffisamment efficace pour éloigner les ours. Certains de mes autres collègues se qualifient également pour être membres de la chorale des ronfleurs ou de la fanfare des bruits nocturnes. Il pleut par intermittence. Nous en sommes au 18e jour de l’expédition. Nous avons déjà envoyé une vingtaine de chroniques quotidiennes. Vous êtes vous déjà demandé comment celles-ci vous parvenaient ?
Nous disposons d’un petit ordinateur portatif, gracieusement prêté par VIA Rail, d’un téléphone satellite et de trois caméras numériques. Nous avons quelques piles de rechange pour alimenter notre matériel, mais c’est nettement insuffisant pour une expédition de 22 jours. Il nous fallait donc puiser l’énergie supplémentaire du soleil. Nous avons fait appel à la firme Environergie pour nous fournir les panneaux solaires, accumulateur de charge et transformateur en tenant compte des contraintes de poids et de volume. Cette firme possède une expertise dans les expéditions en région éloignée. M. Bergeron, a développé le matériel en tenant compte de la consommation d’énergie de chacun des appareils afin de nous monter un système répondant à nos besoins. Et cela fonctionne, comme vous pouvez le constater. Durant la journée nous mettons les panneaux solaires sur les bagages dans le canot, et ceux-ci captent l’énergie des rayons du soleil, même en petite quantité. Pour le calcul de consommation d’énergie nous avions prévu une utilisation quotidienne des différents appareils de 30 minutes. Nous avions sous-estimé le temps nécessaire pour rédiger nos chroniques. Malgré le fait que les capteurs fonctionnent même par temps nuageux, vivement le soleil !
Une fois les chroniques rédigées sur l’ordinateur, nous branchons le téléphone satellite et faisons parvenir nos textes et photos à un serveur à Montréal. C’est alors qu’entre en jeu l’équipe de Vdl2 qui a conçu notre superbe site Web. Ils reçoivent nos textes et nos photos en soirée ou durant la nuit et les distribuent à nos abonnés et sur le site le lendemain matin. Gilles prend le temps de lire tous vos messages et de nous les transmettre lors de l’envoi suivant. L’équipe de 90 degrés communications, dont le président est un des membres de l’expédition, s’occupe de la traduction en anglais et de la révision des textes pour l’édition finale sur le Web. Sans l’apport de ces partenaires vous ne pourriez suivre l’expédition en direct, les moustiques en moins.
Nous voudrions aussi souligner l’apport de Stéréo Plus de Joliette : M. Villeneuve nous a gracieusement offert une caméra vidéo. Nous les remercions sincèrement. Benoît vous a parlé hier des bienfaits et inconvénients du wet suit. Ce n’est pas le seul équipement qui permette de faire cette aventure dans des conditions acceptables. Notre principal défi est la gestion de l’humidité. Nous naviguons sur une rivière dans une région qui n’est pas répertoriée comme destination soleil dans les guides touristiques. Tentes résistant à des vents violents, vêtements imperméables, respirants et chauds sont de mise, sans parler des filets à mouches et tentes moustiquaires. Les vêtements de corps doivent être synthétiques pour sécher rapidement, car quatre ou cinq jours de pluie consécutifs, comme c’est le cas présentement, peuvent rapidement vous rendre la vie misérable et causer l’hypothermie. Merci aux membres de l’équipe de Mountain Hard Wear qui ont eux aussi monté à bord de notre aventure. Les amateurs de plein-air qui réussissaient à faire de longues expéditions avant l’avènement de ces équipements ont tout notre respect. Nous ne sommes ni plus ni moins méritoires d’accomplir les mêmes défis. Le matériel de pointe nous rend la vie un peu plus facile.
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