Etienne

La galère

17 Juil 2009

Par Étienne Denis – vendredi 17 juillet, 21 h 45

J’écris ces lignes sur le bord du feu, campé sur une plage à l’embouchure d’une petite rivière. Pierre-Marc et Mathieu discutent de la Chine. Nous venons de souper – de la truite rouge prise hier dans un lac de tête – et l’eau de la vaisselle se fait chauffer.

Je repense à cette exclamation de Benoît aujourd’hui : la galère. Toute la journée, nous avons eu un gros vent en face. Dès que nous arrêtions de pagayer, nous reculions. Pagayer était exigeant aujourd’hui. Grosse journée, disons.

Nous sommes fatigués, mais heureux. Nous avons vu un faucon gerfaut, mais surtout un ours… tout près, justement, de la plage où nous sommes campés. Je dormirai en gardant mon répulsif au poivre de cayenne pas trop loin. Mais je dormirai très bien quand même.

Je rêverai pour demain d’une journée ensoleillée et sans vent.

Note de l’éditeur : pour ceux qui souhaitent connaître la météo de nos canoteurs, rendez-vous sur le site de MétéoMédia ou d’Environnement Canada et cherchez « Tasiujaq ».

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Étienne Denis

Vendredi 10 juillet – 22 h 50

Mathieu et Jean-Pierre entrent dans la tente moustiquaire. Ils ont les pâtes et le poisson : deux truites grises et une belle mouchetée. Ça vient avec un verre de vin blanc (pour ceux qui prennent de l’alcool durant ce voyage ;-)).

Le poisson est hyper frais. Il vient d’être pris, et ne s’est jamais réchauffé à plus de 4 °C (la température de l’eau) avant d’être cuit dans une poêle au-dessus du feu de camp. Excellent.

Il est 21 h 30 et il fait encore clair. Dehors, les armées de maringouins nous attendent, comme tous les soirs. Nous ne veillons donc pas autour du feu. D’où l’intérêt de la tente moustiquaire.

Les gars discutent en gars de bois. Disons que les conversations ne sont pas trop intellectuelles… Nous sommes contents de notre journée, nous avons pagayé fort dans le vent, et la fatigue n’aide pas à relever les discussions. Il faut avoir vécu ce genre de promiscuité dans un endroit isolé en plein bois (ou, pour nous, en pleine toundra) pour comprendre comment des hommes qui d’autre part sont habituellement civilisés peuvent, le temps des vacances, devenir si vulgaires, et de façon aussi imaginative.

Le sommeil sera réparateur.

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