Benoit Laporte

Par Benoit Laporte – dimanche 19 juillet, 18 h

Tout d’abord, nous aimerions nous excuser pour la livraison irrégulière de nos textes. Souvent, les conditions météo et le manque de soleil chronique brisent notre rythme de livraison. Mais n’ayez crainte, nous sommes au poste.

Aujourd’hui, 11e jour sur la rivière et 14e jour depuis notre départ, nous avons voté pour une journée de repos. Après 5 jours continus de vent de face, les troupes sont essoufflées. Malgré les vents en poupe, nous arrivons à pagayer nos 25 km par jour. Le mercure oscille autour des 10-12 degrés le jour et encore moins la nuit. Qu’à cela ne tienne, nous sommes tous équipés de matériel adapté aux conditions météo comparables à ce que nous vivons fin octobre à Montréal.

Beaucoup de notre matériel de plein air provient de chez notre commanditaire Sail-Baron à Laval, comme les sacs de couchage, les combinaisons isothermiques (dry suit et wet suit) tentes, abri-moustiquaire, bottes, équipement nautique ou de pêche.

Il est important de répéter que la principale difficulté de cette rivière provient plus de son climat, de la température de l’eau et de son éloignement que de ses rapides. Bien que ces derniers soient impressionnants, nous arrivons toujours à négocier un passage franc, près des rives, sans trop de problèmes. S’il y a le moindre doute d’écueil, aucune discussion, le passage est effectué à la cordelle pour éviter de sous-mariner, ou encore pire, de chavirer.

Nous sommes campés à 123 km de notre objectif, avec 200 km de rivière derrière nous. À un rythme moyen de 25 km par jour, nous atteindrons l’estuaire de la baie d’Ungava et ses marées dans 4 jours (à 25 km de Tasiujaq). À partir de ce point, des marées de 50 pieds nous attendent, et nous l’espérons, les amis du Père Noël, les caribous.

{ 0 comments }

Les forces du groupe

15 Juil 2009

Par Benoit Laporte – mercredi 15 juillet, 19 h

Nous en sommes au 10e jour de notre périple et au 7e jour sur la rivière. Nous avons maintenant parcouru 150 km sur les 322 km prévus. Malgré le temps pluvieux d’hier soir, et le froid de ce matin, nous avons opté pour une seconde journée de repos. Le coin est idéal. Nous sommes adossés à une fort jolie montagne, qui nous coupe du solide vent nordique qui nous assaille depuis 24 heures. Une petite rivière poissonneuse coule à nos pieds et excite les pêcheurs du groupe.

Il faut comprendre que les jours de repos servent à restaurer nos muscles et notre esprit. Même si nous sommes tous des mordus de la pagaie, ce pays est si unique qu’il est important de le parcourir autrement que sur l’eau. Les groupes se forment pour aller à la pêche, pour la randonnée ou simplement pour jouer aux cartes, à l’abri des implacables suceurs insectes.

Une des forces déterminantes de notre groupe est certainement l’entraide. Après quelques jours d’ajustement, le groupe fonctionne maintenant comme une unité d’élite. Matériel chargé et déchargé par chaîne humaine, tente moustiquaire montée en quelques minutes, foyer construit, feu démarré et bois coupé rapidement malgré la pluie, les mouches et nos vêtements trempés. Nous sommes beaux à voir.

Pour le bien de l’expédition, il est essentiel de toujours s’enquérir de l’état d’âme ou de la santé des autres. N’oublions pas que le groupe navigue à la vitesse du plus fatigué. De là l’importance de rester à l’écoute des autres.

Les décisions se prennent toujours par vote, à la suite de l’intervention de chacun. Même si nous sommes un nombre pair, à ce jour, nous n’avons jamais de problème à trouver un consensus. Dans nos décisions, c’est toujours le bien du groupe qui prévaut.

Notre force secrète dans les moments les plus durs, comme pendant les repas, est sans contredit l’humour. Un humour de gars dans les bois, loin de la civilisation et des convenances. Ce laisser-aller est bien sûr agrémenté de discussions plus sérieuses sur la politique, nos vies ou nos couples, pour souvent se terminer en blague ou en dérision.

Un moment unique, avec des gens hors de l’ordinaire. Au paradis.

{ 2 comments }