Rivière aux feuilles 2009

Par Gérald Tremblay – 14 juillet 22 h 20

Ce matin, beau soleil. Il fait chaud. On quitte le campement vers 10 h 30. Grosse journée en perspective. Notre itinéraire prévoit une cinquantaine de kilomètres d’eau calme, agrémentée d’eau-vive. Mon compagnon de canot, Pierre Marc, se laisse aller à interpréter des chansons que j’aime, de Luis Mariano et Joe Dassin : La belle de Cadix, Rossignol, Le petit pain au chocolat, Et si tu n’existais pas… L’esprit s’évade, on profite de la beauté et de l’espace qui nous entoure.

En après-midi, le temps change soudainement. Un vent de face nous ralentit, et nous constatons que nous ne pourrons atteindre notre objectif. Puis, la pluie se met de la partie. Au bout de 40 kilomètres, nous établissons notre campement pour la nuit. Possiblement, nous y resterons demain. L’endroit choisi est bien dégagé, plat, ce qui nous fait un site idéal pour utiliser l’appareil électronique qui nous permet d’envoyer via satellite des photos sur le blogue. Nous la surnommons « Bertha ».

Une journée comme aujourd’hui, très éprouvante physiquement, nous oblige à nous intérioriser et à prendre conscience de la chance et du privilège que nous avons d’avoir des compagnes de vie qui acceptent de nous laisser vivre nos passions et de réaliser nos rêves. On s’ennuie de vous, Pauline, Catherine, Francine, Manon, Anne et Caroline. Le fait que vous respectiez nos besoins d’évasion nous porte à vous apprécier davantage.

Nous avons aussi des pensées pour nos enfants qui acceptent l’absence de leur père. On est très loin de ces êtres chers mais on est très proches d’eux dans nos cœurs et, quelque part, on sent qu’ils nous accompagnent.

Je vous embrasse et à la prochaine.

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Par Pierre-Marc Ducasse – 13 juillet, 22 h 10
Hier, nous sommes allés nous coucher de bonne heure, aussitôt la vaisselle terminée. Pourquoi? Parce que la pluie battait les murs de notre abri-moustiquaire et que le froid nous poussait vers nos sacs de couchage. On sentait l’appréhension générale pour le lendemain.

Au réveil, nos craintes s’avèrent justifiées. Sur la tente, nous entendons le bruit des gouttes, et cette fois ce ne sont pas les moustiques. Le thermomètre indique 6 degrés, le ciel est couvert et la journée s’annonce difficile : 20 kilomètres de rapides dont deux gros R-3 (expert). Tous les canoteurs ont revêtu l’ensemble isothermique, incluant les gants et le chapeau en néoprène.

Sur l’eau, nous réalisons que les rapides sont sous-évalués, probablement parce que nous descendons la rivière très tôt après la fonte des neiges. D’ailleurs, nous cordelons le long d’un mur de neige et de glace d’une hauteur de huit pieds. Paysage magnifique, mais « frette ». Étienne et Mathieu sont les premiers à sousmariner dans un rapide en apparence inoffensif. Les vagues sont comme des murs d’eau qui nous assaillent. Heureusement, le ciel s’est dégagé et le soleil s’est pointé en après-midi. Aussitôt, le moral a remonté et une partie du stress s’est apaisée.

Nous terminons la série de rapides sans encombre et trouvons un site de camping magnifique sous un ciel bleu étincelant. Au menu ce soir : truite mouchetée et pommes de terre sauce à l’aneth. Je termine cette chronique dans une humeur relaxe. Il faut dire que j’ai parlé à Catherine hier, grâce au téléphone satellite, et qu’elle nous avait promis de nous envoyer du soleil.

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